Sophro Expression Musicale

La musique est présente en moi. Sa présence s’est manifestée en séance de sophrologie dès ma première séance : « j’entends la musique qui résonne en moi ».
Au début, je la prenais pour des idées parasites, un manque de concentration. J’ai vite pris conscience des messages de mon Corps par l’air que j’entendais :

  • différentes œuvres pour le piano ou autres …
  • Carmen (symbole de la libération de la femme)

Dans leurs phénodescriptions ( Description du vécu d’une séance. )., les un(e)s et les autres disent voir des couleurs. Personne n’évoque la musique. J’ai eu besoin de découvrir la possibilité et mes capacités à m’affirmer dans mon Individualité. Je peux être la seule à « entendre » de la musique et ne pas « voir » des couleurs.

C’est ma musique et non une musique proposée, voire qui me serait imposée.
Dès mes premières séances du 1° degré de la RDC ( RDC : Relaxation Dynamique de Caycedo® ). (Écoute du Corps dans le senti),  « je  sens mes doigts détendus comme au piano ». Ma musique fait partie de mon schéma corporel.
Deux mois plus tard, je prends conscience « que je pourrais faire quelque chose pour le piano ». Lors d’une séance vécue allongée, je prends conscience que je travaille le piano ; mes doigts jouent ce passage difficile qui  « m’énerve », car j’ai des difficultés à le jouer. Ce n’est pas le passage qui est en cause, mais moi, mes doigts.

 

Il y a 6 mois que j’ai commencé ma formation de praticien en sophrologie lorsque ce terme de « Sophro Expression Musicale » m’apparaît pour nommer mon travail en sophrologie pour le piano, ou/et mon travail au piano, accompagné(e) par la sophrologie.
Même si je considère que j’ai un  bon  niveau et que la sophrologie m’a aidée à augmenter mes capacités techniques et de musicalité, je ne prétends pas que la sophrologie soit indispensable ! Nombreux sont les virtuoses qui n’ont pas recours à la sophrologie. Cependant, des élèves du conservatoire (musiciens, chanteurs) viennent nous voir à l’IESH pour augmenter leurs capacités. Comme dans tout domaine, elle est un « plus » que je définis comme une possibilité de renforcer des capacités et de dépasser des difficultés en Écoutant ce qui sonne en moi.
J’ai découvert un grand intérêt  avec la sophrologie : quand je fais un travail précis, comme pour le piano, je suis toujours amenée, à un moment, à dépasser des difficultés qui ne sont pas forcément liées au piano mais elles me dérangent, ce qui se répercute sur ma façon d’être au piano. Il en est ainsi pour le Regard de l’Autre, le jugement, le trac. Comme pour le trac, il y a le bon et le mauvais. Si le mauvais peut bloquer, le bon, par contre, stimule la vigilance. J’ai préféré apprendre à l’apprivoiser plutôt que d’aller contre lui.

« Je suis pianiste et j’aime faire le rapprochement entre mon travail au piano et mon entraînement en sophrologie : régularité, travail du geste, schéma corporel dont fait partie l’instrument, regard intermittent, moi-l’Autre…
Avec la sophrologie j’ai acquis un autre Regard sur cet apprentissage, sur cet art. J’ai profité de l’enseignement des principes fondamentaux, de ce que j’ai intégré par les différents degrés, en ajoutant ce que peut m’apporter l’une ou l’autre des sophronisations ».(Extrait du livre « Écouter son Corps avec la Sophrologie » écrit par Jeanne aux  Éd. Chronique Sociale 2010 )

J’ai maintenant plusieurs années de Vivance Sophrologique, ce qui me permet de faire des liens entre mon travail et les principes fondamentaux, les techniques de RDC et diverses sophronisations. Lorsque je relis mes phénodescriptions de mes débuts, je suis étonnée de constater comment je faisais un lien entre mon travail au piano et la Vivance Sophrologique.

Dans mes premiers mois de travail de « Sophro Expression Musicale », j’ai vécu la sensation de la Caverne4, depuis les chaînes senties (comme des freins), les chaînes brisées (les freins que je lâche), la sensation de briser ces chaînes en jouant certains accords, mon Image, le Regard sur moi-même au-delà des jugements, mes sens, mon Regard vers l’extérieur et l’épanouissement de pouvoir sortir de la Caverne pour m’offrir l’Ouverture.

I. Les principes fondamentaux au regard de ce travail spécifique :

  • « mon schéma corporel comme réalité vécue ». Il s’agit pour moi de renforcer ma conscience de mon corps et renforcer sa présence dans ma conscience, découverte vécue avec le 1° degré de la RDC (tel que je le précise plus loin)
  • « l’action positive » : m’appuyer, me reposer sur mes capacités, celles que je connais, qui existent en moi, tout en prenant en compte mes difficultés, dans une attitude d’Écoute et non plus de « forcing ». Il ne s’agit pas forcément de répéter plusieurs fois le même passage.
    Si j’écoute, prends en compte mes difficultés, elles sont positives, comme un tremplin pour me permettre d’avancer. « Me reposer » est pour moi me « poser » sur mes capacités, avec un sentiment de sécurité. Ce n’est donc certes pas dans le sens de « se reposer sur ses lauriers » et ne rien faire.
    J’associe aussi la réalité de la tridimensionnalité5 :

    • recontacter, renforcer mon plaisir avec mon piano, mes capacités,
    • renforcer mes capacités vécues dans une situation quelle qu’elle soit. Ceci m’aide à renforcer mes capacités au piano, car c’est alors Moi renforcée dans tout mon Être : physique (ce que je sens) et émotionnel (ce que je ressens)
  • « la réalité objective » : ce que je vis moi-même dans l’ici et maintenant, au-delà de la peur de jugements. Ce principe m’aide à me recentrer sur moi-même et non plus sur l’attitude des Autres, et à ne pas m’arrêter à leur réaction quand ils sont dérangés par quelque chose qui leur appartient. Ceci n’est pas facile.
  • « l’adaptabilité »: mon entraînement, mon vécu en sophrologie, que nous appelons « Vivance », me permet d’adapter les techniques de base à ce travail spécifique. C’est l’adaptabilité à un vécu, comme je m’adapte aux Personnes qui viennent me voir.

II. La Relaxation Dynamique de Caycedo ®

Le 1° degré accompagne dans la découverte du Corps senti, par un apprentissage à la concentration sur les sensations physiques :

  • la respiration, l’équilibre, la posture, les tensions, les relâchements,
  • découverte de mon schéma corporel,
  • présence au vécu dans l’ici et maintenant,
  • présence à mon Corps dans son équilibre devant le piano, mes bras, mes doigts ; ma respiration qui m’aide à
    relâcher des tensions,
  • «  moi et mon siège, ma posture, équilibre devant le piano avec ma Présence au piano, présence à
    et conscience de mon schéma corporel ; réalité vécue de mon schéma corporel, lâcher des tensions,
    travail de respiration, présence à moi-même, au piano, comment placer ma respiration, pouvoir être moins
    tendue, me détendre en jouant ; »
  • « moi et mes doigts ainsi que mes bras et l’ensemble de mon Corps ; exercices de base indispensables :
    nécessité de relaxation des bras, prise de conscience des doigts dans leur individualité faisant partie
    d’un groupe, leur capacité, agilité, force; entraînement de base indispensable ; forme, taille de mes
    bras, de mes mains, des écarts de mes doigts ; »
  • ma Présence au piano qui devient un  prolongement de mon schéma corporel,
  • présence au geste, à la position du corps.

C’est ainsi qu’en vivant une séance en posture allongée, je sens mes doigts jouer comme au piano. J’en profite pour renouveler cette expérience et sentir à quel moment ma respiration se bloque. Il m’arrive alors de prendre conscience à quel moment, au piano, je vais particulièrement me recentrer sur ma respiration. Au piano, je recontacte (me remémore) la sensation de mes doigts déliés en séance.
L’exercice du secouage des épaules m’aide à relâcher les tensions senties dans les épaules et les bras. Au piano, je « récupère » (me remémore) ces sensations quand je sens des tensions. Durant l’exercice du balancé, j’ai la sensation de  vivre cet exercice comme mon corps qui se balance au rythme de ma musique qui est en moi.
Avec la découverte de ce 1° degré, j’apprends à renforcer des vécus « positifs », des capacités à m’exprimer, à dépasser des difficultés, au lieu de me laisser envahir par des souvenirs désagréables; j’apprends la suspension du jugement.

Le 2° degré accompagne dans la découverte du Corps ressenti : Image de soi, sensation du Regard de l’Autre, Regard sur soi-même.  Le Regard dont je parle ici, n’est pas limité au sens de la vue. Il est tout ce qui existe entre l’œil qui voit, qui regarde et le ressenti de celui qui est regardé.

  • moi et l’Autre, celui qui m’entend ou qui m’Écoute; je joue pour moi, pour l’Autre, pour partager, pour
    m’exprimer ? Musicalité : sens, émotions :
  • qu’est-ce que je ressens ?
  • qu’ai-je envie d’exprimer ?
  • pour l’Autre ou pour moi-même m’exprimant ? Je peux me faire plaisir ; en jouant je vis mon plaisir,
    mais je ne sais pas pour l’Autre ; 
  • moi et la partition : je la regarde, je la joue : relation au compositeur dans ce qu’il a exprimé ;
    réalité objective : en tenant compte de ce qu’il a écrit et de son intentionnalité ainsi que de ma
    réalité objective.

Nous découvrons la capacité de notre conscience d’être illimitée, capacité à « sortir de soi » pour se visualiser.Dans ce vécu de piano, c’est une sensation de légèreté. Les exercices de visualisation nous entraînent à visualiser mentalement (les yeux fermés), entre autres, le déplacement de nos bras, nos jambes dans l’espace. Cette conscience de l’espace m’aide à « visualiser », les yeux fermés, le clavier du piano. Peu à peu, au piano, je m’entraîne à déplacer mes bras, mes doigts, les yeux fermés : conscience de l’espace. Je ne me contente plus de m’entraîner à déplacer rapidement mes bras ; j’augmente la conscience de mon espace.
C’est comme un jeu pour moi : mettre en application dans mon quotidien ce que je découvre en séance. La RDC 2 propose un travail sur les sens, qui amène à un travail sur le ressenti. Pour le piano, je travaille plus particulièrement :

  • le sens du toucher, la perception des touches :
    1. mes doigts au contact des touches,
    2. la sensation de légèreté, de force, …
  • le sens de l’ouïe : selon le « toucher » de la touche, le son est différent. Quel toucher pour quel son ?

Ces deux premiers degrés et la découverte de certaines sophronisations (voir plus loin) ont favorisé la mise en marche d’un processus. Je n’ai pas attendu de découvrir tel ou tel degré pour avancer. Avec le recul, je suis en mesure de faire des liens entre mon cheminement, mes « pas », et les différents degrés. é, je peux faire un lien entre ce qu’elle peut vivre par sa musique (ou toute autre expression) et son vécu, et lui montrer ses capacités d’ouverture. En même temps, je fais des découvertes, des expériences, comme je l’évoque plus loin.

Le 3° degré est l’apprentissage de la rencontre et de la mise en harmonie du Corps physique (1°degré) et du Corps mental (2° degré) : expérience méditative6.

  • « alliance entre moi et mon piano. Je ne tape plus de rage sur les notes face à une difficulté. Ce n’est
    ni le piano ni la partition qui sont en cause : simple invitation à me recentrer sur moi : que se
    passe-t-il ? Jouer la partition par la pensée, l’intégrer, respirer, peut-être une détente d’un doigt,
    d’un bras ;
    • moi et les messages extérieurs : mise entre parenthèses et capacité à me centrer sur
      moi-même qui me permet de jouer sans être dérangée par le bruit autour de moi, capacité
      du Regard intermittent qui me permet de me recentrer; »

Jouer devient une méditation.

  • Au-delà du piano et de la partition, quelle rencontre avec moi-même suis-je en train de
    vivre ?
  • Ai-je connu le besoin de taper devant une difficulté ?
  • Comment ai-je dépassé cette difficulté ?
  • Qui suis-je à travers la musique ?
  • Qu’ai-je envie d’exprimer, de vivre ?

Lors des séances de RDC 3, nous vivons l’expérience du  Regard intermittent : entraînement à se concentrer sur soi-même, ouvert vers la lumière de l’extérieur, tout en se laissant la possibilité de fermer les yeux si besoin. Ainsi, au piano, les yeux ouverts, je me concentre sur mon « sujet » de méditation et mon entraînement du 2°degré (conscience de l’espace) me permet de fermer aussi les yeux pour me ressourcer. Je n’ai pas la perception d’une Personne malvoyante, j’ai besoin parfois de regarder le clavier.
Un sujet de méditation fut pour moi : « valeur de la musique, de ma musique ».
Ce fut l’occasion, pendant la formation, de travailler le son de ma voix lors de l’animation de séance : ne pas me laisser entraîner par ma peur au point d’avoir un ton monocorde, soporifique.
Un autre sujet se présente spontanément : « sensibilité ». Je médite sur ma sensibilité au piano. Se présente à moi la sensibilité (physique) de mes doigts, ma propre sensibilité (affective) au quotidien, celle au piano, celle entendue, …

Le 4° degré

    •  « en travaillant sur mes Valeurs j’ai pu dépasser mes
      difficultés à jouer en public et
      ainsi me faire des cadeaux, comme des cadeaux que je me fais durant mes séances. En
      projetant vers l’extérieur ce que je vis au fond de moi-même, je reçois en retour ce
      cadeau d’expression, de partage, d’Existence. »
Valeur de la Groupéité : jouer, me vivre dans un groupe, ce que peut m’apporter le groupe, sa Valeur, pour vivre ce que j’ai envie de vivre, ce que j’ai à dépasser.
Mes Valeurs vécues au piano sont parfois des souvenirs de vécus bien particuliers, c’est-à-dire ayant une Valeur dans mon vécu de pianiste : partage de cette expression. Mon Individualité.
Tout en étant concentrée sur ce que je joue (les notes), je suis concentrée sur tel vécu, puis sur tel autre.
Je projette en Valeur : la, ma Musique ; celle qui existe en moi, vers l’extérieur, et j’intègre en moi celle que je reçois de l’extérieur, mon plaisir d’expression, la joie de cet enseignement reçu, donné.
Je laisse se rencontrer ces deux Musiques.

 

Au-delà du 4° degré.

Tout degré, au fur et à mesure de mon cheminement, me permet de renforcer mon bien-être dans ma musique.

Les 5° et 6° degrés :

percussions par la voix ou par la pensée, percussion de certains systèmes7 plus présents dans mon ressenti, à un moment ou à un autre.
Il y a cinq systèmes, comprenant chacun les structures anatomophysiologiques situées à chaque niveau du corps.
Pour
cette percussion, nous utilisons des phonèmes définis par le Pr Caycedo. La stimulation par la percussion sonore ou
la percussion par la pensée peut réveiller des ressentis.
Lors d’une séance du 5° degré (percussion sonore par ma propre voix), ma percussion se transforme en chant. Je
chante le plaisir de jouer ma musique, de l’ouïr et dans une phrase je chante : « que j’oie ».

JOUER de la musique OUÏR
le JEU musical que j’oie
dépend du JE

(et pour l’ouïe, c’est aussi
(non seulement la Personne mais                                        « que  JOIE »
aussi : son vécu, son ressenti dans l’instant)

Énergies captées, reçues, recontactées : lien avec mes Parents dans mon apprentissage.

Le 7° degré propose une stimulation, entre autres, du 3° système (le cœur, l’affectif, la sensibilité) dans sa dimension génétique. La « fibre » musicale, pianistique existe dans mon espace génétique.
Cet Univers du piano est pour moi un Espace pour Exister en lien avec mes Êtres chers (8° degré).
Un jour j’ai vécu la sensation d’une Marche Existentielle. Je résume le travail du 3° cycle (9° au 12 ° degrés).
Pour jouer une sonate de Beethoven, j’ai eu à développer mes Valeurs qui m’ont aidée à dépasser des difficultés.
Je découvre ma Liberté, ma Dignité à travers ma Tridimensionnalité :

  • moi dans ma réalité, dans mon passé, puis aujourd’hui,
  • mon vécu au piano, dans mon passé, puis aujourd’hui,
  • et ce que je peux entrevoir pour le futur,
  • je suis libre de jouer ce que je veux,
  • ma Dignité me permet de ne pas rester bloquée par les désirs des Autres.

Je m’accorde de « Regarder l’Autre » (les auteurs de certaines réflexions) dans leur tridimensionnalité, au-delà de mon ressenti (que j’ai déjà pu dépasser).
Tout ceci m’a amenée à vivre l’étonnement quand, tout en jouant, je me « déplaçais » dans le temps et dans l’espace (lieu d’un vécu à un autre lieu de vécu, des va-et-vient) : Marche Existentielle du 12° degré. Ce nouveau Regard éclairait tellement mon Espace Existentiel qu’il se reflétait sur mon visage. C’est ainsi que, au fur et à mesure de mon cheminement, je peux renforcer mon bien-être dans ma musique.

III  Des techniques de sophronisation m’accompagnent dans mon travail.

    • « moi et mon vécu passé du piano : sophromnésie positive, sophro acceptation progressive, éventuellement : sophro correction sérielle, pour dépasser une difficulté ancienne qui émerge ; tout ceci me permettant de dépasser des difficultés anciennes intégrées qui m’ont bloquée un certain temps ; libérée, je peux vivre l’Harmonie entre mon Corps physique et mon Corps mental ; 

Je développe ces techniques dans mon livre. Je n’indique donc ici que des intentionnalités.

  • Sophromnésie positive (SMP) :
    • souvenir(s) agréables vécu(s) par le piano, le plaisir de jouer,
    • je récupère, renforce des souvenirs agréables d’instants où j’ai pu vivre ma capacité d’expression au piano, ainsi que ma capacité d’expression en public (comme lors de conférences sur le vécu du cancer du sein, sur la sophrologie, capacités à promouvoir mes livres, …)
  • Sophroacceptation progressive (SAP) : me projeter ayant pu me vivre dans l’agréable après avoir eu l’occasion de jouer en public, jusqu’à me « visualiser » en train de jouer avec « l’auditoire » autour de moi, c’est-à-dire : laisser émerger les sensations agréables et les Images liées
  • La répétition des SMP et des SAP me permet d’intégrer les Images et les sensations agréables. Il m’arrive alors au piano de revivre ces instants. En me préparant à jouer en public, je fais revenir les sensations de la SAP. Autant en me préparant que lorsque je suis en train de jouer, c’est spontanément que des Images des SMP se présentent : voyages dans le temps des sensations de mes souvenirs. C’est ainsi, qu’en jouant, se présentent à moi les souvenirs des espaces et des sensations d’avoir vécu ma musique à un endroit ou à un autre.
  • Sophro- correction sérielle (SCS) : dépasser des souvenirs désagréables,
    • soit vécus au piano, comme une réflexion que j’ai entendue comme un couperet parce que la Personne était dérangée par ce que je jouais. C’est aussi les souvenirs très désagréables de Personnes parlant entre elles pendant que je jouais. Mais en même temps, j’ai le souvenir de ma capacité, un jour, d’avoir continué à jouer sans être dérangée, capacité de concentration sur moi-même.
    • soit vécus dans des situations que me rappelle mon vécu dans l’ici et maintenant. Ceci me permet de me libérer de frein(s). Avancer sans frein apporte un sentiment de liberté. Il n’y a pas que dans un vécu de piano que j’ai pu être dérangée par des commentaires sur mon expression.
  • À ces techniques j’ajoute : « Écouter l’œuvre que je travaille en étant en conscience sophrologique me permet de mieux intégrer la musicalité, le son ; parfois j’ai la sensation de jouer un passage ou l’autre ».
    Dans ce niveau de conscience, comme en méditation, la musicalité m’apparaît autre et je l’intègre donc autrement, car mon Écoute, mon ouïe sont plus fines.

IV   Quelques liens entre le piano et le quotidien.

« Je me sens déstabilisée, pas moyen de faire les 3 pour 2 ». Il s’agit de jouer un rythme binaire avec une main et un rythme ternaire avec l’autre : deux rythmes différents à accorder, dans un même temps.
sophro piano
Pour vous donner une idée, vous pouvez soit :

  • frapper une table deux fois avec une main et dans le même temps trois fois avec l’autre main,
  • marcher :

en comptant                                           1     2     3    1    2    3     1
de telle sorte que vous posiez le pied     G       D       G       D      G
gauche lorsque vous dites  1
Le lien avec mon quotidien me permet de prendre conscience que je n’étais pas en accord avec un certain rythme dans le milieu professionnel. C’est donc de ce côté-là que j’ai avisé pour, dans mon ressenti, me mettre « en mesure » : comment accorder mon propre rythme à celui qui m’était demandé (voire : imposé).
Depuis les 2 pour 3 sont pour moi un ressenti d’harmonie intérieure. C’est comme l’harmonie entre le senti (corps physique, 1° degré) et le ressenti (corps mental, 2° degré) qui permet de vivre le 3° degré : rencontre de l’un et l’autre.

C’est aussi, en me préparant pour jouer lors d’une réception chez moi : « j’ai envie de jouer et peur d’être déçue si personne ne me le demande, d’où : proposer moi-même. Si je désire quelque chose, m’en donner les moyens sans attendre que les Autres me le demandent ». Ceci m’a permis d’exprimer, lors d’une séance, que mon sujet de méditation est : « le trac au piano », c’est-à-dire : mon vécu du trac, ce à quoi je suis renvoyée (souvenir d’un passé), comment je peux le dépasser, ce que je vais y trouver comme force, …
En écrivant cet article, je pense à mon vécu de cancer du sein8, 8 mois après ce travail. J’ai connu la difficulté de dire la réalité de mon vécu, jusqu’au jour où en séance m’est apparu : « dire simplement les choses me permettra de mieux les vivre ».

J’ai évoqué la Marche Existentielle du 12° degré telle que je l’ai vécue au piano.
J’ai intégré les capacités, les sensations de cette Marche ressentie au piano qui m’a peu à peu amenée à Regarder autrement l’auteur d’une réflexion que j’ai reçue désagréablement.
Je suis partie de ma « cellule musicale », mon patrimoine génétique musical. Je l’ai évoqué en parlant des 7° et 8° degrés. J’ai fais une Marche dans des ressentis affectivo-émotifs importants, accompagnée par mes capacités, jusqu’à pouvoir porter un « Regard pour un Existence Nouvelle » dans ma relation à deux Personnes.
Après avoir réellement pu marcher vers et à côté de l’une d’elles, j’ai eu la sensation d’avoir terminé, « bouclé » mon travail en revenant, en me recentrant sur l’importance de ma cellule génétique musicale.
Cette sensation de boucle-bouclée est associée à une sensation d’Ouverture vers des possibles. Tant que je ne l’avais pas bouclée, mon travail (donc : moi-même) était limité(e) ; il y avait une restriction.
Lors de mes randonnées pédestres, je boucle parce que, malgré des difficultés, je n’ai pas d’empêchement à revenir à ma voiture, j’ai profité du plaisir de la marche, de contempler le paysage, de vivre la présence des autres personnes … Boucler, est alors un bon vécu de ma randonnée.
Si je ne fais pas la boucle avec les lacets de mes chaussures, je risque de m’entraver. « Boucler » donne une liberté de marche mais n’enlève pas la nécessité de faire attention.
De même, dans le travail que j’ai pu faire, je revisite ma cellule musicale pour ne pas délaisser mes capacités de Marche. Ma sensation de boucle-bouclée est donc une Ouverture afin de ne pas limiter mes capacités de Marche.

Je suis arrivée à cette Ouverture (de moi-même vers les Autres, Ouverture d’un Espace Existentiel) par tout le travail fait pour dépasser des difficultés, après avoir (et en simultané) renforcé des capacités et non en vivant spécialement des séances du 12° degré. La Vivance favorise cette Ouverture.

J’ai parlé d’expériences que j’ai pu faire.
L’idée m’est venue un jour, tout en travaillant la dextérité de mes doigts, de les (m’) entraîner par la parole : je disais le nom des notes. Je découvrais, pour moi, un lien entre la rapidité de la parole et la rapidité des notes (de mes doigts), avec en même temps une meilleure intégration au niveau cérébral. Le Corps physique (doigts) et le Corps mental (parole) s’harmonisent.

Récemment j’ai lu un article dans la revue « Psycho cerveau » (mars 2012), intitulé : « quand la parole aide le geste »9. J’en mets des extraits :
«  … il peut être utile de joindre la parole aux actes. … le fait de dire « attraper » au moment où l’on tend la main vers un objet, … améliore sensiblement la vitesse et les paramètres d’accélération des mouvements. … le fait de prononcer des mots augmente ce qu’on appelle l’excitabilité corticospinale, c’est-à-dire la facilité avec laquelle les signaux électriques du cerveau sont transmis à la moelle épinière, puis à la main. La proximité des aires cérébrales préparant les mouvements de la bouche lorsque nous parlons, avec celles préparant les mouvements de la main droite10, pourrait expliquer en partie ce phénomène. … Cette conjonction instaurerait, au fil de l’expérience, des circuits communs aux deux représentations. »

Conclusion: J’ai pu dépasser des difficultés bien au-delà de celles du piano.

Mon parcours :

  • découverte de la présence de la musique tout au long des degrés depuis la « découverte » de mon schéma corporel,
  • la présence de la musique depuis ma 1° séance, celle sur la découverte de la respiration : mon corps respire la musique,
  • ma tête tournée vers la droite quand je vivais une séance allongée, jusqu’au jour où le lien m’est apparu : pendant de nombreuses années, je me suis endormie alors que ma mère jouait du piano. La musique arrivait de ma droite : force de la présence de la musique en moi. Des expériences sont enrichissantes : en posture assise je ne tournais pas la tête.
  • l’Ode11, qui chante ma découverte de la sophrologie et qui chante mes pistes à découvrir,
  • la musique : message de mon Corps, à décoder comme tout message,
  • le piano travaillé pendant les séances, le piano travaillé en recontactant les découvertes, les techniques, le vécu sophrologique,
  • le piano par et avec la sophrologie : une conquête pour avancer,
  • le piano avec la sophrologie : une Victoire sur moi-même (transformation):
  • par les découvertes de mes vécus,
  • par tout ce que j’ai recontacté,
  • par tout ce que j’ai pu dépasser,
  • par et avec tout ce que j’ai GAGNÉ.

Tout en jouant, je vis en même temps une méditation et l’expression d’une phénodescription : transmettre mon vécu, mon ressenti.

Avant de découvrir la sophrologie, je préférais jouer en public (limité à la taille de ma pièce) après avoir pris l’apéritif : être dans un état un peu « second », changeant le niveau de conscience par diminution de la conscience à l’instant vécu, éloignant la conscience du trac. Aujourd’hui, je préfère jouer avant l’apéritif, quelque soit l’espace dans lequel je joue. C’est ma capacité de relaxation qui me permet d’atteindre un état de conscience différent de l’état de conscience habituelle. J’ai augmenté ainsi ma présence à moi.
L’alcool éloigne la difficulté, lâche un frein et laisse l’esprit vagabonder. Mais l’alcool n’est pas la meilleure aide. Je pense à un très grand pianiste décédé à cause de l’alcool. Loin de me comparer à ce pianiste, je préfère l’Espace que je me crée avec le niveau de conscience sophrologique. Il est certes plus sain.
Mes pensées vagabondent parce que moi-même j’ai lâché des freins.

Je n’ai pas attendu de découvrir les 12 degrés de la RDC pour faire le travail que j’avais envie et besoin de faire. Certaines techniques permettent de renforcer des capacités, d’autres de dépasser des difficultés. La Vivance trouve son chemin dans l’Être.
C’est avec du recul que je suis en mesure de faire le lien avec tel ou tel degré. Ceci me permet d’accompagner les Personnes selon leur besoin.

Je termine par cette citation dont je ne connais pas l’auteur :
« L’art musical est né de la satisfaction qu’éprouve l’être à traduire sa vie par un son ».

Phénodescription : Description du vécu d’une séance.

RDC : Relaxation Dynamique de Caycedo®

Tout ce qui est en italique est extrait de mon livre « Écouter son Corps avec la Sophrologie » Éd. Chronique Sociale 2010

En référence à l’allégorie de la Caverne de Platon à laquelle le Pr Caycedo fait lui-même référence.

Tridimensionnalité : dans son présent, la Personne est accompagnée par son passé. C’est ainsi qu’elle va vers son futur.

Méditer : accueillir les pensées en les laissant se présenter, en les écoutant résonner et non en raisonnant soi-même.

Système. Il s’agit de « systèmes » définis par le Pr Caycedo et donc sans lien avec tout autre terminologie.

J’en parle dans mon livre : « Se reconstruire face à un cancer du sein », avec mon nom d’auteur : Jeannette Jehane, édition Chronique Sociale, 2000.

Par l’Institut des Sciences Cognitives de Lyon.

Je pense qu’il en est de même pour les deux mains.

Il s’agit d’une phénodescription (vécu de ma séance) qui s’est présentée à moi en forme de poème après 4 mois d’accompagnement en séances individuelles et qui exprime mon parcours d’alors.