La répétition des séances, de leur renouvellement, constitue le fondement de  notre entraînement régulier et nous permet d’activer, d’augmenter la Vivance. Ce terme vient du mot espagnol « Vivencia ». Le Professeur Caycedo est espagnol. à partir de ce terme, il a créé le néologisme « Vivance phronique » qui exprime « l’expérience en train de se vivre » : expérience de la rencontre entre le Corps physique et le Corps mental. Cette expérience se vit au-delà de tout jugement, de toute interprétation, de tout a priori. Ainsi, la Répétition Vivantielle est un entraînement à (se) Vivre et non à faire quelques chose.
Mon travail, comme tout entraînement, n’est pas statique. Je ne suis pas statique. Découvrir, Conquérir, Transformer : 3 étapes que je renforce. Je peux avoir transformé des vécus, m’être transformée à travers leur découverte et conquête. Cependant, souvent j’ai l’occasion de les « revisiter », simplement autrement, car je suis « autre », et ainsi me découvrir un peu plus et conquérir un nouvel espace.
C’est ainsi qu’aujourd’hui j’apporte des découvertes supplémentaires à mes vécus anciens.
Cet entraînement vivantiel favorise une écoute de moi-même dans les différents moments de ma vie. Il devient un réflexe à me vivre comme devant un Miroir (symbolique ). Ce peut être : prendre le temps d’écouter les mots (sentis, ressentis) résonner en moi et non les raisonner.

 Mes randonnées, entre autres, sont de riches moments pour moi : nature, exercice physique, rencontre, échange, … et parfois plus.
J’évoque une randonnée avec, a priori, une météo pas très clémente (mais qui le fut pour moi par la suite) : vent, pluie, … Le terrain ne nécessitait pas l’utilisation des bâtons.
Le soir, chez moi, selon mon habitude, en séance de méditation, je revis la journée : me faire cadeau de ce que j’ai pu vivre. Je partage cette méditation.
« Me revient en premier la réflexion que nous avons plusieurs fois exprimée dans la journée : « on ne sentira pas le renfermé ce soir ». Simultanément se présente la pensée de mon travail en sophrologie du moment. Je ne sens pas le renfermé dans mes vécus et je (me) laisse ventiler (par) tout ça. Valeur d’Ouverture (très importante pour moi).
Ouverture pour revenir pour la énième fois sur ce vécu ancien désagréable et qui dans l’instant m’apparaît sur un autre chemin qui vaut la peine d’être exploré …. Je sens lequel prendre, mais à l’Image de la randonnée, le « vent » me déstabilise. Je regrettais mes bâtons mais j’ai su garder mon équilibre. Ne pas (m’)enfermer et profiter du « vent ». Ma respiration est accompagnée par l’air de « l’harmonieux forgeron » que je chante en moi ».
Il s’agit d’une œuvre pour piano que j’aime bien.
Voici comment, dans la spontanéité, se rejoignent dans mes méditations : randonnées, musique, regard périodiquement modifié sur le passé. Voici comment je me retrouve dans mes méditations en retrouvant mon quotidien.

Anesthésie.
Lors de ma préparation à l’intervention pour la mastectomie, j’ai ressenti de l’appréhension, voire de la peur, par rapport à l’anesthésie. Le travail, associé aux principes fondamentaux de la sophrologie, m’a vite donné la possibilité de laisser de côté tout aspect médical. C’était simplement l’appréhension « de me vivre endormie », « de me laisser (passive) endormir ». La difficulté dépassée, après avoir remis de l’ordre dans mon ressenti passé, j’ai pu « me laisser (active) endormir ».
Je m’étais en même temps préparée à contacter une certaine Image agréable  au moment de l’anesthésie, avec le désir d’en recontacter une au réveil.
Pour la dernière anesthésie que j’ai eue, je n’ai pas ressenti le besoin de me préparer. J’ai vécu l’étonnement d’un entraînement intégré en moi. Au réveil, l’anesthésiste me demande comment je vais : « j’étais à la plage, il faisait bon ». Je fais alors le lien. Quand elle m’a dit : « je vous mets le masque à oxygène », j’ai pensé : « Oxygène ? La plage ».
Spontanéité du vécu favorisée par l’entraînement.

Mes livres parlent de moi à un instant donné. Ils sont « statiques ». Moi : j’avance.
Dans « Se Reconstruire face à un cancer du sein » je parle de mon vécu lors du cancer. Tout ce vécu a favorisé de grandes Découvertes de moi-même. Je me transforme depuis ; le vécu de l’instant reste le même.
« écouter son Corps avec la sophrologie » reste lui aussi statique. Je vois mon cheminement en prenant conscience qu’aujourd’hui je parle autrement de la sophrologie: ce livre serait autre si je l’écrivais aujourd’hui. L’essentiel pour moi est d’avoir trouvé l’énergie pour écrire l’un et l’autre.

J’ai fait beaucoup de recherches généalogiques.
Pour moi, il y a la sève qui parcourt l’arbre et le nourrit. Cette sève est pour moi l’énergie familiale, celle que nous revisitons en cours de formation avec Andrés.
Cette sensation de sève est forte pour moi lorsque mon regard se pose sur un arbre lors d’une randonnée. Cette contemplation de l’arbre m’amène à une méditation sur l’Arbre généalogique et « qui suis-je au milieu ? » « Quelle sève j’accompagne ? ». Ce travail de recherche ne restera pas personnel. Mon intentionnalité est de le partager avec la famille. Je suis « transmetteur » de cette sève.
J’ai pu placer sur l’Arbre des personnes qui se sont éloignées de la famille.
Face au « secret de famille », se « créent 2 familles ». Pour moi, tout le monde a droit à un « jardin secret ». Un « jardin se crée » et peut avoir une Valeur.
Dans un jardin, chacun plante ce qui lui convient.
Cette conscience de la sève qui circule m’aide à revitaliser des branches auprès de l’incompréhension de génération plus jeune.
Il peut y avoir des attitudes non comprises, mais la personne qui exprime son jugement n’aurait-elle pas au fond d’elle-même la crainte que ceci lui arrive ? Ou n’arriverait-elle pas à « couper » un certain lien ? Ou … ?
Je ne porte pas de jugement : dans la rupture il peut y avoir souffrance des 2 côtés.
J’ai pris conscience d’existence de secret. Pour moi, il a eu sa raison d’être, depuis la non-possibilité de trouver des mots pour l’exprimer (car les maux sont forts) jusqu’à la nécessité de ne pas exprimer peut-être pour protéger une personne. Pour moi, avec la sophrologie, les « secrets », les « valises » laissées par des ancêtres, ne sont des valises lourdes que si les descendants ne cherchent pas à les « ouvrir ». Ouvertes, elles peuvent devenir des « malles au trésor ». Quel est le ressenti de la personne découvrant ces valises? Par quoi serait-elle dérangée ? …

J’ai vécu mes recherches généalogiques autant comme généalogie-sophro que comme sophrogénéalogie.
Quelle richesse j’ai pu rencontrer. Quelles Valeurs j’ai ressenties tout au long de ces générations, Valeurs transmises, léguées, qui me renforcent !
J’ai ressenti la douleur de la « coupure » chez un ancêtre. Je n’ai pas eu envie que le symptôme coupure persiste par une autre « coupure » à ma génération, comme si périodiquement il devrait exister une « coupure » dans l’Arbre, comme un héritage désagréable.

J’ai ressenti un immense bonheur d’avoir « rompu la coupure ». J’en suis la 1° bénéficiaire et je laisse ceci comme héritage agréable : « oui, c’est possible … ».

Le pardon.
Je relis « mes réflexions sur le pardon » quelques années plus tard. Quelle chance d’avoir pu faire le travail que j’ai fait à ce moment là car j’ai pu ainsi me réconcilier avec une personne quelques temps avant son décès : aller à sa Rencontre et ce fut un bonheur immense pour moi.
Une Rencontre, comme si la Vie avait continué son cours sans la réalité des entraves.
Le mot « pardon » n’a pas eu lieu d’être prononcé. Les différents vécus, simplement me stimulent pour avancer.
Avant d’aller à la rencontre de cette personne, je me suis recentrée sur le principes fondamentaux de la sophrologie, ce qui n’est pas d’emblée facile, dont le principe d’action positive. J’ai mis entre parenthèses tout le désagréable vécu, c’est-à-dire tout ce que j’aurais nommé « autrefois » comme « bonnes raisons » d’en vouloir à cette personne.
Alors j’ai pu recontacter tous les vécus agréables partagés par le passé. Quelle énergie je ressens alors en moi !
Sereinement je peux écrire à cette personne tous ces souvenirs qui se présentent à ma mémoire.
Je me suis recentrée sur moi, sur ce que je ressens et non en « accusant » l’autre.
C’est ainsi que j’ai pu traverser la France sans le poids du passé, sans le poids d’une valise que je transmettrais.