J’ai donc écrit un deuxième (et non un second) livre. Je laisse de côté les raisons et les conditions qui m’ont amenée à accepter la demande de l’éditeur
Même si j’aimais bien faire les dissertations de français et de philo, je n’ai jamais été une « littéraire » et encore moins dans une section littéraire.
Alors ? Vive ces 3 verbes chers à la sophrologie Caycédienne : Découvrir, Conquérir et Transformer et pour ma part aujourd’hui, je précise : Re-découvrir, M’approprier, Valoriser.

Pendant des années, jusqu’aux 1° temps de la sophrologie (tout de même à 47 ans !), je me disais timide, n’osant pas m’exprimer ; certains me disaient : réservée. C’était un camouflé de ma réalité qui m’arrangeait bien, sans que j’en sois consciente.
Dès mes jeunes années, je ne m’exprimais pas, gardais tout en moi. Malgré tout, j’avais besoin de me dire. À partir de l’âge de 17 ans, la possibilité étant là, j’ai commencé à m’exprimer par écrit, et ceci pendant quelques années. Puis les conditions ont fait que j’ai arrêté cette expression. Je me suis tu, j’ai enfermé, voire : enkysté.
Quand j’ai commencé la formation, il y avait bien l’occasion des phénodescriptions orales, mais je n’arrivais pas à dire tout ce que j’avais à dire, et j’en souffrais. Ma solution : les pages de phénodescriptions et de bilans se sont succédées, multipliées. Mais je commençais à prendre conscience de ma souffrance à ne pas parler. J’en avais marre de ne m’exprimer que par écrit.
Mon travail m’aidant, j’ai commencé à parler jusqu’à le signifier lors d’une phénodescription orale, ce qui a amené Andrés à me dire : « Si tu te mets à parler autant que tu as écrit ! »
Enfin ! La parole venait ; j’étais débarrassée de la chaîne de l’écrit. J’ai Découvert que j’étais capable de parler. J’ai pu Conquérir cette capacité, ce qui m’a Transformée.
Puis j’ai pu : Re-découvrir ma capacité d’écriture que je me suis Appropriée. Je me suis appropriée celle que je suis. J’ai Valorisé ma capacité d’écriture. Je me Valorise, autant dans mon passé que dans maintenant.

J’ai eu aussi à dépasser ma réserve, ma timidité (qui sont réelles), pour demander à plusieurs Personnes si je pouvais communiquer certaines de leurs phénodescriptions. C’est en me centrant sur la Valeur de l’Humilité que j’ai pu dépasser mes difficultés : humilité pour demander, humilité devant ces cadeaux.
Paradoxe de l’écriture qui amène à parler !
Moi, toujours en arrière pour me cacher et éviter de parler, éviter le jugement de l’Autre, aujourd’hui je suis sur les étals des libraires à la merci des critiques.

Ce travail a été très enrichissant.
Si l’Autre peut ne pas comprendre, c’est que je ne suis pas assez claire, et en 1° lieu, pour moi-même. Ceci m’a permis de me préciser beaucoup de choses y compris sur ce qui pourrait apparaître n’être que de la théorie. Mais, la façon avec laquelle j’exprime cette théorie reflète celle que je suis à un instant donné. Le travail d’écriture va jusqu’au travail de deuil : accepter une fin en acceptant que, puisque je continue d’avancer, dès le lendemain de l’arrêt je peux me dire : j’aurais pu dire ainsi plutôt qu’ainsi …

Ces jours-ci une Image m’est apparue quant à la boucle. Celle-ci symbolise le travail que nous faisons à propos d’un de nos mécanismes, jusqu’au moment où nous prenons conscience de ce mécanisme, comment nous l’avons monté, comment nous pouvons et arrivons à le démonter, jusqu’à revenir en toute sérénité au point de départ.
Dans ce travail sur la tridimensionnalité, un jour nous avons la sensation que la boucle est bouclée. Pourtant, plus tard, nous sommes ramenés à ce travail avec cette sensation de : « Encore ! Et pourtant j’avais bouclé la boucle ! ». Même si sur le moment c’est désagréable, quel bien-être je ressens au plus profond de moi quand j’ai pu approfondir la boucle, aller plus loin dans mon Regard.
Mes randonnées sont des sources inépuisables. Dans une forêt, un jour, une randonnée me permet de faire une boucle en admirant un paysage magnifique.
Revenir encore dans cette forêt ?

oui, car je peux refaire, revivre cette même randonnée et elle sera différente ;
oui, car dans cette même forêt d’énergie, une autre boucle peut me permettre de vivre un plaisir identique,
oui, je peux revenir, à chaque fois, avec un Regard comme si c’était la première fois, sans jugement, sans a priori …
Je peux aller plus loin.
J’aime cette phrase :
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas les faire mais c’est parce que nous n’osons pas les faire qu’elles sont difficiles. »
Amélia EARHART
(aviatrice disparue en 1937)